Menu
Libération

Economie sociale et solidaire, une illusion?

Article réservé aux abonnés
par Claude Alphandéry, président du Labo de l’économie sociale et solidaire
publié le 27 janvier 2012 à 18h20

L’Economie sociale et solidaire n’est pas une illusion. On la trouve dans des myriades d’initiatives : consommation responsable et commerce équitable, agriculture paysanne et produits biologiques, service aux personnes âgées et à la petite enfance, insertion professionnelle, accès à la santé, au logement, éco construction, recycleries, finances solidaires etc. Sous des formes très diverses, elles ont des traits communs essentiels : un projet économique dont la finalité n’est pas le profit mais l’utilité sociale, une échelle de rémunération décente, une gouvernance démocratique et une dynamique de développement fondée sur un ancrage territorial et une mobilisation citoyenne.

Leur capacité de réagir aux effets de déstabilisation, d'injustice, de destruction d'une économie engagée dans une course effrénée vers le profit, est de mieux en mieux reconnue. Les média, les décideurs les citent en exemple mais sur un mode mineur ; ils les jugent complémentaires, ils ne les mettent pas au cœur du système. Ils les placent dans l'économie « micro », à la marge, loin des chiffres astronomiques de la haute finance qui les intéresse. Ils ne voient pas ce qu'elles représentent dans le quotidien des gens, dans le développement des territoires et comment elles sont ainsi les prémices d'une économie plus respectueuse de l'être humain et de la nature.

Au surplus, l'opinion imprégnée de l'idéologie et la performance comptable, habituée aux solutions manichéennes, (la rigueur contre le laxi