«Les politiques qui pensent que la BCE peut résoudre la crise se trompent.» Cette phrase, la chancelière allemande, Angela Merkel, la martèle depuis des mois à tous ceux qui réclament la transformation de la Banque centrale européenne en prêteur en dernier ressort. Nicolas Sarkozy en tête. Sans surprise, cette idée ressurgit parmi les «60 engagements pour la France» du candidat socialiste. François Hollande veut transformer les statuts de la BCE pour en faire une institution puissante qui se charge de combattre la crise à coups d'achats massifs de titres de dette publique. Il estime que la BCE ne peut se contenter d'une simple politique monétaire, dont l'objectif se résume à celui de l'inflation. Il rejoint ainsi ceux qui pensent que les 150 milliards d'euros de dette souveraine rachetés par la BCE sont insuffisants pour enrayer la dynamique meurtrière de hausse des taux d'intérêt des pays les plus fragiles.
Une réorientation de la Banque centrale européenne ne sera pas une opération isolée, du moins selon le candidat Hollande. Le nouveau rôle de la BCE serait en effet la dernière étape d'un processus dont le point de départ serait celui d'une nouvelle négociation : celle d'«un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance» pour «sortir de la crise et de la spirale d'austérité qui l'aggrave». Un nouveau pacte en lieu et place de l'accord du 9 décembre, mais dont les priorités seraient la croissance et l'emploi. Avec, en prime, la