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Les prix à la pompe, addition à plusieurs inconnues

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L’évolution du cours du pétrole ne se répercute pas forcément sur les tarifs de l’essence. Un paradoxe lié à d’autres facteurs : euro, taxes…
publié le 28 janvier 2012 à 0h00

Avec un prix du litre sans plomb (SP 95) de 1,55 euro et de 1,41 euro pour le gazole, soit respectivement 20 centimes et 41 centimes de plus par rapport à 2009, les tarifs du carburant battent des records à la pompe. L’essence et le gazole, qui ont déjà plombé en 2011 le budget des ménages, vont-ils gonfler la facture en 2012 ? Pas sûr. Parce que le prix du baril, la matière première du carburant, n’explique pas tout. En avril 2011, le baril de brut valait 123 dollars. Il est descendu à 111 dollars aujourd’hui. Et pourtant, dans l’intervalle, le gazole à la pompe a grimpé de 5 centimes, selon les relevés de l’Union française de l’industrie pétrolière. Cherchez l’erreur.

Cette différence de prix est d’abord liée au cours des changes. Le pétrole est facturé en dollars, mais la France le règle en euros. Un euro faible alourdit la note et c’est ce qui s’est passé entre avril 2011 et janvier 2012, où la devise européenne a reculé face au billet vert. Au point que le baril coûteux d’avril (à 123 dollars) revenait moins cher (79 euros) que celui meilleur marché de ce mois-ci (à 110 dollars), acquitté au final 86 euros.

La monnaie n'est pas le seul facteur qui influe sur l'addition finale. Exemple : le raffinage. En avril 2009, le raffinage d'un litre d'essence sans plomb (SP 95) pesait 4 centimes, contre 2 centimes seulement aujourd'hui. Mauvais karma en revanche pour ceux qui roulent au gazole : «Raffiner un litre de gazole coûtait 5 centimes en 2009, il en coûte le double [10 c