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Analyse

Pétrole : déjà sur la réserve ?

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Deux scientifiques ont mis au point une méthode qui contredit les industriels. Ils affirment que la production mondiale a atteint un plafond.
publié le 28 janvier 2012 à 0h00

«Il y a moins de pétrole à extraire de la Terre que ce que croient beaucoup de gens.» Encore un géologue grincheux ? Un de ces partisans du «pic de Hubbert», ce fameux point de non-retour, au-delà duquel la production pétrolière périclitera, puis prendra fin, prédit par l'Américain Marion Hubbert dès les années 50 ? Non, ces propos sont tenus par un océanographe, James Murray (université du Washington), et par David King, un physicien qui fut conseiller de Tony Blair et Gordon Brown lorsqu'ils dirigeaient le Royaume-Uni. Avec des méthodes différentes que celle des géologues indépendents, ils arrivent à la même conclusion dans la revue scientifique internationale Nature, parue jeudi, à l'une des questions cruciales du XXIe siècle : le pétrole, c'est pour combien de temps encore ?

Gonflements. Une question à des millions de milliards de dollars, d'euros ou de yuans. Dont l'industrie mondiale dépend. Et pas seulement : que produiraient nos agriculteurs sans tracteurs ? Pourtant, cette question demeure l'objet d'une polémique entre scientifiques, compagnies pétrolières et pays producteurs. Les deux derniers sont accusés de mentir : ils prétendent que la baisse de la production observée aux Etats-Unis dès les années 70 a sans cesse été repoussée au niveau mondial.

Du côté des pays producteurs, les quotas de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) sont déterminés en partie par les réserves annoncées par chaque gouvernement