La patience de l'Europe est à bout. A la veille d'un sommet des Vingt-Sept, aujourd'hui à Bruxelles, plusieurs pays de la zone euro, dont l'Allemagne, réclament carrément de prendre les manettes du budget grec pour le remettre sur les rails. Une perte de souveraineté exclue par Athènes. La proposition de quelques Etats membres serait d'intensifier la surveillance, en installant à demeure la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) qui pour le moment n'inspecte le pays qu'une fois par mois. Fait nouveau, elle serait dotée de «certains pouvoirs de décision». Le projet, évoqué samedi par le Financial Times, de donner un droit de veto à un «commissaire» chargé du budget grec «est le produit d'une imagination malade, s'est emportée la ministre grecque de l'Education, Anna Diamantopoulou.
Le fait est que, trois mois après le départ forcé du Premier ministre Georges Papandréou, les partenaires de la Grèce déchantent. Malgré son aura d'économiste chevronné, l'ex-banquier central Loukas Papademos a toutes les peines du monde à accélérer le redressement des comptes. La semaine dernière, l'Eurogroupe a tancé un nouveau «dérapage» des objectifs. Les jours sont comptés si la Grèce veut éviter le défaut de paiement : 14,5 milliards d'euros de dette publique viennent à échéance le 20 mars. Athènes ne pourra pas les rembourser sans la signature, d'ici là, du nouveau plan d'aide de 130 milliards pr