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Enquête

Chez Poclain, un effort, mais pour l’export

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Citée en exemple de la «compétitivité-emploi» par le chef de l’Etat, l’entreprise a signé un accord dès 2008 mais a un modèle économique atypique.
publié le 31 janvier 2012 à 0h00

C’était au tour de Xavier Bertrand, ministre du Travail, d’honorer hier Poclain Hydraulics de sa visite. Le titre de gloire de cette firme, inventeur de la pelle hydraulique ? Avoir signé en 2009, et dans la discrétion, un des rares accords compétitivité-emploi paraphé dans l’Hexagone. Avant de revenir très vite à meilleure fortune, et démontrer, de facto, l’efficacité du dispositif. D’où le coup de projecteur. Du coup, Alain Everbecq, DRH de ce groupe industriel de 1 700 salariés, dont 600 en France, est assurément plus bavard qu’il y a trois ans, quand il s’est lancé dans un deal risqué avec les syndicats.

Manettes. Fin 2008, le chiffre d'affaires de l'entreprise, très présente à l'export, dévisse. Mars 2009, la direction convoque les organisations de salariés, et leur met le marché en main. Everbecq raconte : «Soit nous réagissions très vite en négociant un accord, ce qui était très novateur, soit nous prenions la voie classique et beaucoup plus longue du plan de sauvegarde de l'emploi.» Avec, à la clé, 120 départs. Pas vraiment la solution préférée de la famille Poclain, toujours aux manettes. «Nous avions confiance en l'avenir et nous ne voulions pas nous séparer des compétences», poursuit le DRH. Les délégués CGT, CFDT et CGC négocient un mois, puis signent. L'accord entre en vigueur le 1er avril. Pour le personnel, c'est 20% de temps de travail et 20% de salaire en moins jusqu'à Noël. Le DRH tempère : «On avait maintenu