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Analyse

Crise grecque, prise de chou à Bruxelles

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Au sommet européen convoqué hier pour ratifier le traité d’union budgétaire, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont heurtés aux difficultés rencontrées par Athènes.
par Jean Quatremer, Envoyé spécial à Bruxelles et Nathalie Dubois
publié le 31 janvier 2012 à 0h00

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro espéraient que leur sommet d’hier à Bruxelles, le seizième depuis janvier 2010, serait celui de la sortie de crise de la dette publique : la plupart des voyants repassant doucement au vert, ils voulaient, en adoptant leur nouveau traité d’union budgétaire, définitivement rassurer les marchés. Mais Athènes, par qui la crise est arrivée, a de nouveau chamboulé l’agenda. Le sommet semblait bien parti pour durer dans la nuit. Et des rumeurs d’un sommet spécial Grèce, courant février, parcouraient les couloirs…

La Grèce, mauvais élève de la zone euro

«La situation grecque est grave», reconnaît un conseiller du chef de l'Etat français. «Nous sommes au début de 2012 et nous parlons encore de la Grèce», ce qui montre que «le problème n'a pas été réglé», grinçait samedi, à Davos, le chancelier de l'Echiquier, George Osborne. Pire, les marchés commencent à penser, comme le montre l'envolée des taux d'intérêt sur le marché secondaire, que le Portugal va lui aussi devoir un jour restructurer sa dette… Athènes est dans la dernière ligne droite des pourparlers avec ses créanciers privés pour effacer une centaine de milliards d'euros de dette (sur 350 milliards).

Mais les Européens sont, de plus, inquiets de constater l'incapacité totale de la Grèce à appliquer les réformes structurelles. Les lois sont votées, mais pas appliquées. Par exemple sur la réduction du nombre de fonctionnaires, la privat