Secrétaire général adjoint de la CFDT, Marcel Grignard ne rejette pas, a priori, le principe d’accords d’entreprise permettant de sauvegarder l’emploi, en échange d’effort sur les salaires ou sur le temps de travail. Mais à certaines conditions seulement.
Que pense la CFDT de ces accords de compétitivité ?
L’idée qu’il faut rechercher, dans l’entreprise, et par le dialogue, le meilleur moyen de préserver l’emploi, n’est pas quelque chose que nous rejetons. A condition de ne pas aborder le thème de la compétitivité par la seule question du coût du travail. L’objectif du gouvernement, qui est que l’accord collectif s’impose au contrat individuel de travail, peut même conduire à renforcer le dialogue social et à préserver l’avenir des salariés. Mais laisser deux mois seulement aux partenaires sociaux pour négocier, au niveau national, le cadre juridique dans lequel pourraient se nouer ces accords d’entreprise me paraît extrêmement court. Ce n’est pas un texte qui se discute sur un coin de table.
Il s’agit néanmoins de demander des sacrifices aux salariés…
La CFDT n’aborde pas la question de la compétitivité des entreprises par le niveau de sacrifices que les salariés devraient accepter… Ce n’est pas notre façon de voir les choses ! Reste que quand une entreprise connaît des baisses d’activité, ce sont généralement les salariés en CDD, en intérim ou encore ceux des sous-traitants qui en font les frais, et ce de façon très brutale.
Tout est donc possible pour sauver une entreprise ?
Non, il y a évidemment des bornes à ne pas franchir. D’une manière générale, ces accord