Le deal n’avait pas encore de nom consacré, en tout cas pas celui de «pacte compétitivité-emploi». Il supposait encore l’adhésion des salariés, ou tout du moins le paraphe d’une majorité de syndicats. Chez Peugeot Motocycles, on n’a pas attendu 2012 pour expérimenter ce que Nicolas Sarkozy présente comme une parade à la délocalisation : l’acceptation de sacrifices de la part des 1 100 salariés pour péréniser l’emploi. Cobayes «volontaires» dès 2008, suite à la signature par trois syndicats sur cinq, d’une mesure désormais portée au pinacle par le chef de l’Etat, les employés des deux usines de Mandeure (Doubs) et Dannemarie (Haut-Rhin), oscillent aujourd’hui entre rage et résignation. Fin 2012, ils ne devraient plus être que 530 à travailler sur ces sites.
Féroce. «A l'époque, le DRH de la maison mère, PSA, était venu en personne nous expliquer que travailler davantage sans compensation salariale était la seule solution pour sauvegarder nos emplois. Foutaises ! Ce que l'on a vécu c'est travailler plus, pour gagner moins», s'indigne Cyrille Luquet, délégué CFDT de Peugeot Motocycles.
Déjà, la production de scooters plongeait, et les pertes se creusaient sous l'effet d'une concurrence asiatique féroce. Arguant de sa volonté de défendre un «projet made in France», la direction de Peugeot Motocycles obtient de revenir sur l'accord 35 heures : les ouvriers abandonnent la moitié de leur RTT et acceptent la suppression des pauses de leur temps de