La planète se réchauffe peut-être, mais à Lulea, en Suède, les températures restent fraîches. De quoi donner des idées à certains : pourquoi ne pas inciter les géants du Web, qui déboursent des sommes astronomiques pour refroidir leurs serveurs, à venir se rafraîchir à petits prix, dans la région ? Avec, en prime, la possibilité de se racheter une conscience écolo, en utilisant de l’électricité produite à partir de sources renouvelables.
Après deux ans et demi de négociations, Facebook s'est laissé convaincre. D'ici 2014, la commune de 74 000 habitants accueillera la plus grande ferme de serveurs jamais construite en Europe : 84 000 m2, l'équivalent de onze terrains de foot, répartis sur trois sites, dont la consommation d'électricité atteindra celle d'une ville de 16 000 foyers. Selon Anders Granberg, chef du projet à Lulea, le climat a joué un rôle essentiel : en utilisant le froid pour rafraîchir ses serveurs, Facebook «compte réduire considérablement sa consommation d'énergie». Autres avantages : la stabilité du réseau électrique, «qui n'a pas connu de coupure depuis 1979», et la faiblesse des prix de l'électricité produite localement. Grâce à ses centrales hydrauliques, Lulea dispose de deux fois plus d'énergie qu'elle n'en consomme. «Nous en avons assez pour alimenter dix centres de la taille de celui de Facebook», explique Anders Granberg. Apple, Yahoo, Amazon… Tomas Sokolnicki, spécialiste du secteur auprès de l'agence gouvernemen