Imaginons une seconde, chose impensable, que des médecins chargés d'évaluer les effets d'un médicament, et rétribués dans le même temps par l'industrie pharmaceutique, ne dévoilent pas les intérêts financiers qu'ils entretiennent avec ce secteur. Le scandale serait de taille ! La Commission européenne rend aujourd'hui sa décision sur la fusion entre Nyse Euronext et Deutsche Börse, visant à former le premier opérateur boursier mondial. Ce rapprochement ne devrait pas voir le jour, puisque la Direction générale de la concurrence a émis fin janvier un avis défavorable, avis motivé par une analyse rigoureuse et indépendante du secteur boursier. Néanmoins, le 10 octobre 2011 dans le Figaro, deux professeurs des universités présentaient cette fusion comme une «solution à la crise». Récidive, dans le Monde du 14 décembre 2011, un communiqué publicitaire, cofinancé justement par les deux groupes boursiers, lançait un «Appel à la création d'un opérateur boursier européen» : aux côtés de hauts dirigeants d'entreprises, 17 professeurs des universités présentaient une liste d'arguments visant à convaincre le lecteur de l'impact positif de cette fusion sur l'économie réelle, et de ses bienfaits sur la sphère financière.
Les mondes académique et financier ici rassemblés semblent donc trouver un point d’accord. La plupart de ces professeurs omettent néanmoins de préciser un détail d’importance : tous, ou presque, sont membres de conseils d’administration, consult