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Analyse

Commerce : comment Pékin fait marcher l’Europe

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Alors qu’Angela Merkel est en Chine, les groupes européens dénoncent les restrictions qui leur ferment l’accès à un marché en plein essor.
publié le 4 février 2012 à 0h00

Lorsque le constructeur automobile chinois Geely a acheté le suédois Volvo en août 2010, beaucoup ont été surpris de constater que la Chine était déjà devenue un big player de l'industrie automobile. Les constructeurs européens qui produisent en Chine, eux, ont fait grise mine, mais pour une tout autre raison : une opération analogue leur est tout simplement interdite. Le marché chinois est, en effet, ouvert aux constructeurs étrangers, mais uniquement à condition qu'ils s'associent avec un partenaire local - qui aura le plus souvent le dernier mot au sein de la joint-venture. Le passage obligatoire par une entreprise à capitaux mixtes s'applique à bien d'autres domaines, comme la banque, la chimie, les télécommunications - alors même qu'en Europe ces secteurs sont grand ouverts aux nouveaux géants chinois.

Les groupes européens ont bien d'autres récriminations à faire valoir. La Chambre de commerce européenne en Chine (EUCCC) a publié une longue liste de doléances, en soulignant que Pékin continuait à ériger de nouveaux obstacles. La désastreuse affaire de la Covec, la première entreprise chinoise à remporter un appel d'offres public en Europe pour la construction d'une autoroute ne plaide pas en faveur de Pékin. Le China Engineering Overseas Group devait construire une autoroute de 50 km reliant Varsovie à la frontière allemande. La Covec avait remporté le marché en bradant son devis de 50% par rapport à la concurrence. Le chantier a été abandonné, faute de finance