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Libération

Une austérité sans fonds pour Athènes

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La Grèce, déjà épuisée par les réformes, est sommée d’adopter un nouveau plan de rigueur si elle veut éviter la banqueroute.
publié le 6 février 2012 à 0h00

Si c'est du bluff, histoire de mettre un peu plus de pression sur la Grèce, la petite phrase lâchée samedi soir par le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, risque d'être lourde de conséquences. Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le chef de file des ministres européens de l'Economie a évoqué le risque d'une «faillite» de la Grèce le mois prochain. «Si nous devions constater que tout va à vau-l'eau en Grèce, alors il n'y aurait pas de nouveau programme et cela signifierait que la Grèce devrait se déclarer en banqueroute dès mars», a confié Jean-Claude Juncker. Le message est on ne peut plus clair : sans un nouveau tour de vis du gouvernement d'unité nationale dirigé Loukas Papademos, il n'y aura pas de second plan d'aide internationale dont le montant a été estimé à 130 milliards d'euros par l'Union européenne, le FMI et la Banque centrale européenne (BCE). C'est donc bien une cure d'austérité supplémentaire que réclame aujourd'hui à la Grèce la troïka des créanciers institutionnels.

Domino. Les chiffres en provenance d'Athènes sont déjà étourdissants. Les retraites ? Elles ont été massacrées depuis le début de la crise grecque en octobre 2009, avec une baisse des pensions et un report de l'âge de départ. Les rémunérations des fonctionnaires ont plongé (de 1 300 euros en moyenne en 2009 à 850 aujourd'hui), tandis que la TVA s'envolait à un niveau jamais atteint (23%). La paupérisation est chaqu