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Libération
Enquête

L’ex-trader qui paye pour l’Ecureuil

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Accusé par les Caisses d’épargne, Boris Picano-Nacci a été renvoyé en correctionnelle pour «abus de confiance». Mais la justice ne l’accable pas dans son ordonnance.
publié le 8 février 2012 à 0h00

Il est moins connu que Jérôme Kerviel et n'a pas perdu autant d'argent que l'ancien trader de la Société générale. Mais lui aussi aura droit à son procès. Boris Picano-Nacci, l'ex-trader des Caisses d'Epargne, qui avait «coûté» 750 millions d'euros à la banque, en octobre 2008, est renvoyé devant un tribunal correctionnel pour «abus de confiance». Pour autant, l'ordonnance, signée jeudi par le juge Serge Tournaire, et que Libération a pu consulter, est tout sauf sévère. Il utilise une formule alambiquée pour qualifier les faits - ses «agissements» sont «susceptibles de constituer une forme d'abus de confiance», est-il écrit - et ajoute que «l'enquête a permis d'écarter toute intention malveillante de la part du trader». De quoi démonter la thèse de la Caisse d'épargne qui, en déposant plainte il y a trois ans, présentait la gestion de Picano-Nacci comme «suspecte et inexpliquée».

Pour comprendre ce qui était alors reproché au trader, il faut se replonger dans les semaines folles de l'automne 2008 qui ont bousculé la finance. Faillite de Lehman Brothers, sauvetage de Dexia et annonce par les Etats européens d'un plan d'aide de plusieurs centaines de milliards d'euros pour les banques… C'est dans ce contexte que la Caisse d'épargne annonce, le 17 octobre 2008, un «incident de marché» à 751 millions. En terme d'image, c'est désastreux. Mais, surtout, cela provoque la fureur de Nicolas Sarkozy, qui va demander la tête