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Libération
Interview

«Nul n’échappera à la baisse des dépenses»

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L’économiste Jean-Hervé Lorenzi défend le programme de Hollande, mis en question par la Cour des comptes :
publié le 9 février 2012 à 0h00

Président du Cercle des économistes, conseiller auprès du directoire de la Compagnie financière Edmond de Rothschild, Jean-Hervé Lorenzi est également un proche de François Hollande.

Que vous inspire le rapport de la Cour des comptes, dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est extrêmement sévère sur la situation budgétaire de la France ?

Ce rapport a la critique un peu facile. Certes, personne ne peut nier le caractère inquiétant de la situation budgétaire actuelle. Mais n’oublions pas que nous revenons d’un déficit de nos finances publiques qui est passé de 7 à 5,4% du PIB en 2011. Notons que ce dernier chiffre est meilleur que l’objectif initial fixé à 5,7%. Et puis, qu’on se le dise : les programmes des candidats ne sont pas totalement calibrés, beaucoup reste encore à faire…

La Cour des comptes épingle le bilan de Nicolas Sarkozy, mais elle ne sert pas non plus les intérêts de François Hollande…

François Hollande a annoncé près de 30 milliards de hausse d’impôts, alors que la Cour des comptes demande plutôt de jouer sur le levier de la réduction des dépenses. Mais ayons plutôt le courage d’affirmer que personne ne peut dire ce que sera la tenue des comptes publics fin 2012. Et ce, quel que soit le futur président. Et puis, faut-il rappeler à ceux qui critiquent le programme de François Hollande qu’il s’agit de remettre les finances du pays sur la voie du retour à l’équilibre de manière à afficher 0% de déficit en 2017 ?

Dans ses engagements pour la France, François Hollande estime que la dette passera de 88,7% en 2012 à 80,2% en 2017. Or, la Cour des comptes estime que nous serons pratiquement à 90% dès cette année…

Je ne crois pas que la différence soit significative. En revanche, il est important de noter que le niveau de la dette est lié à la chronologie des événements. En clair, 2012 et 2013 sont deux années durant lesquelles les remboursements des emprunts publics de la France, comme du reste de l’Europe, vont être relativement plus import