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TRIBUNE

Cohn-Bendit et Socrate : dialogue sur l’Europe

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La crise et ses dégâtsdossier
Hier soir, l’université Kapodistrian d’Athènes a attribué le titre de docteur Honoris Causa à Daniel Cohn-Bendit pour son soutien indéfectible à la Grèce durant la récente crise financière. Pour l’occasion, le député européen a rédigé un discours dans lequel il imagine - pas moins - qu’il dialogue avec Socrate ! En voici les principaux extraits.
publié le 10 février 2012 à 0h00

En me promenant dans les jardins de votre université, je me suis retrouvé nez à nez avec l’un de vos ancêtres qui n’était autre que Socrate ! Me voyant, le voilà qui engage la conversation…

Socrate : Dany, pourrais-tu me dire à quoi rime cette agitation qui a cours en Europe ?

Dany : Mon cher Socrate, tu n'ignores pas que l'Union européenne traverse une crise sans précédent ? Peut-être as-tu eu vent du déferlement qui a suivi la crise des subprimes aux Etats-Unis avec la faillite en 2008 de la banque Lehman Brothers talonnée par une déflagration financière puis économique mondiale ?

S. : Bien sûr ! Mais j'entends dire que mon pays est responsable de l'effondrement de la monnaie unique. En même temps, j'avoue ne pas avoir compris pourquoi les chefs d'Etat européens ont attendu plus de deux ans avant de réagir.

D. : Nos sociétés ont connu des mutations rapides qu'elles n'ont pas toujours su gérer. Le mode de développement des pays industriels avancés nous a permis d'atteindre un niveau de vie globalement élevé mais au détriment des pays pauvres, de notre écosystème et de l'égalitarisme. Devenues inextricables, les crises ont, à des degrés divers, précipité l'Union européenne là où elle se trouve.

S. : J'ai entendu dire que la dégradation climatique pesait sur la survie même de la planète. Dès lors, comment expliquer que l'UE ne soit pas à la pointe de l'économie verte et que ce soit notamment la Ch