Les magazines économiques le surnomment le «Bill Gates suisse». Stephan Schmidheiny, 65 ans, l'un des deux accusés du procès de Turin où il est jugé par contumace, puisqu'il ne s'est jamais présenté devant la cour, figure dans le top 400 des plus grandes fortunes de la planète, avec des avoirs évalués en 2011 à 2,8 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros). Mais Schmidheiny est un homme à deux visages, au moins, un Janus du business.
Sur son site internet, lui-même se décrit comme «un entrepreneur, un citoyen, un père (marié, deux enfants), un randonneur, un collectionneur d'art et un philanthrope», qui «tente de créer de la prospérité économique et sociale, tout en protégeant l'environnement». Le milliardaire suisse s'affiche aussi comme un pionnier de la responsabilité sociale des entreprises. N'a-t-il pas, en 1992, aux côtés du Monsieur environnement de l'ONU, Maurice Strong, organisé le premier Sommet de la Terre de Rio ? Et créé le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable, qui rassemble 200 groupes industriels, tous prompts à défendre des activités respectueuses des hommes et de la planète, comme Areva, Shell, Dassault ou Bayer…
Nébuleuse. Le philanthrope vert est aussi connu pour avoir sauvé, dans les années 80, l'industrie horlogère suisse avec Nicolas Hayek, le fondateur de Swatch, décédé en 2010. Depuis, il a créé Fundes, une fondation d'aide aux petits entrepreneurs en Amérique du Sud, facilitant leu