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Libération
de notre envoyé spécial

Grèce : «Il n'y a aucun futur ici»

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L'Ecole polytechnique d'Athènes est l'un des centres de la mobilisation étudiante contre les politiques d'austérité en Grèce. Les étudiants racontent leur colère, mais surtout leur pessimisme vis-à-vis de l'avenir.
Mémorial des étudiants de l'école Polytechnique d'Athènes tués par la junte en 1973. (Photo Dominique Albertini)
publié le 14 février 2012 à 17h07
(mis à jour le 14 février 2012 à 18h54)

Sur une pelouse de l'Ecole polytechnique d'Athènes sont exposés deux battants de portail rouillés et tordus. C'est un étudiant, Odysseus, 20 ans, qui interprète le monument pour le visiteur étranger : «En 1973, l'école s'est soulevée contre la junte militaire. Les chars sont entrés par cette porte pour écraser le mouvement. Il y a eu 30 morts

Selon l'étudiant en architecture, ce souvenir explique en partie pourquoi l'Ecole polytechnique est traditionnellement plus politisée que les autres. Il est vrai qu'elle est l'un des centres de la mobilisation étudiante contre les politiques d'austérité imposées au gouvernement grec par ses créanciers. Dans la cour, dans les couloirs, tags et affiches – tendance anarchiste majoritaire – appellent à la résistance. «Pourtant, même ici, ce n'est pas toujours facile de mobiliser», soupire Odysseus.

Beaucoup d'étudiants étaient pourtant présents, dimanche, aux alentours de la place Syntagma. «C'était comme une petite guerre, assure l'un d'eux. Des gaz partout, du feu, des charges de police.» Mais en dépit de cet engagement, ce sont les expressions «no hope», «no future» qui reviennent le plus souvent. «Dans la rue, on croise des sans-abris tous les deux mètres, les vols se multiplient, on ne se sent plus en sécurité nulle part, lance Olga, étudiante en architecture.