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Libération
grand angle

OVH L’Internet giga familial

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Premier hébergeur européen de sites web, cette entreprise basée à Roubaix a été créée il y a douze ans par une famille d’immigrés polonais. Elle se lance aujourd’hui à la conquête de l’Amérique.
publié le 14 février 2012 à 0h00

Jusqu'à décembre 2010, rares en France étaient ceux qui avaient entendu parler d'OVH. L'affaire WikiLeaks bat alors son plein, Eric Besson, ministre de l'Economie numérique, révèle qu'un obscur prestataire technique, basé dans la zone industrielle de Roubaix, héberge ce site qualifié de «criminel».

Pour Octave Klaba, directeur d'OVH, le baptême du feu médiatique est inattendu. C'est, dit-il, dans la presse qu'il a appris que ses datacenters hébergeaient le site de Julian Assange. Une blague ? Non, OVH n'a d'ailleurs pas été inquiété par la justice. Protégées par de hauts murs de brique surmontés de barbelés, les machines d'OVH - pour «On vous héberge»- n'ont fait que fournir automatiquement un espace de stockage à un client, qui s'est révélé être mandaté par WikiLeaks.«Prestataire technique de la solution technique que le client a commandée», Octave Klaba ne se mêle pas de connaître l'activité ou le nom de ceux qui utilisent son infrastructure, si gigantesque que les données de WikiLeaks y occupent une place nanométrique.

Mégalopole virtuelle, OVH compte trois centres (Roubaix, Paris et Strasbourg) qui stockent 100 000 téraoctets de données et consomment autant d’électricité qu’une ville de 20 000 habitants. Avec 100 000 serveurs installés dans des kilomètres de baies, l’entreprise héberge 18 millions de sites. En 2011, OVH est devenu le numéro 1 en Europe de l’hébergement - un site européen sur six, un français sur trois. Une place conquise en dix a