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Le parti pris allemand de Bruxelles

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Compétitivité . La Commission épingle douze pays de l’Union européenne. Mais ménage Berlin.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 15 février 2012 à 0h00

Tous Allemands ! Pour la Commission européenne, si la zone euro avait été composée de dix-sept Allemagne ultracompétitives, la crise l'aurait épargnée. C'est le message qu'elle a fait passer, hier, à Strasbourg, en épinglant les déséquilibres économiques de douze pays de l'Union européenne (dont sept de la zone euro), en «oubliant» les énormes excédents que Berlin a accumulés au détriment de ses partenaires.

Pression. Elisa Ferreira, eurodéputée socialiste, a immédiatement accusé l'exécutif européen : «Son rapport cible les pays avec des déficits et ignore la plus grande cause de déséquilibre, l'économie allemande. C'est tout simplement inacceptable.» Berlin a fait une pression d'enfer sur la Commission pour ne pas être stigmatisé, au moment où le pays essaye d'imposer sa«culture de stabilité» à l'ensemble de la zone euro. Pourtant, le Six Pack, cet ensemble législatif voté fin 2011 pour renforcer la surveillance économique des Etats, avait explicitement prévu que la Commission surveillerait tous les déséquilibres. Un excédent permanent important de la balance des comptes courants d'un pays, surtout au sein d'une même zone monétaire, est souvent obtenu au détriment des autres Etats. Ainsi, actuellement, si l'Allemagne acceptait de relancer la demande intérieure en augmentant ses salaires, cela soulagerait l'ensemble de la zone euro engagée dans une purge de ses finances publiques. Ce dont refuse même de discuter Berlin.

Brux