La Grèce va-t-elle avoir le temps de guérir ? De plus en plus de voix se font entendre pour dénoncer le remède de cheval infligé à Athènes par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI). Les manifestations massives de dimanche à Athènes et dans plusieurs autres villes du pays, ainsi que les véritables scènes de guérilla urbaine qui ont été diffusées en boucle sur les télévisions du monde entier ont manifestement ébranlé un certain nombre de certitudes. Le seuil de l’intolérable a-t-il été atteint pour le peuple grec ?
Des interrogations qui ne semblent pas, pour l’instant, avoir inquiété les ministres des Finances de l’UE : la zone euro n’a pas hésité à reporter à lundi sa décision, attendue d’abord hier soir, d’apporter une nouvelle aide de 130 milliards d’euros à la Grèce (à laquelle s’ajoutera un abandon de 100 milliards d’euros d’obligations par les créanciers privés), rapprochant un peu plus le pays de la cessation de paiement.
«Talibans néolibéraux». Les grands argentiers reprochent à Athènes de ne pas avoir identifié précisément des mesures d'économies d'un montant de 325 millions d'euros, une goutte d'eau dans un plan d'austérité portant sur plusieurs milliards supplémentaires… Un peu dur à avaler pour les Grecs.
Hier, au cours d'un débat agité au Parlement européen réuni en session à Strasbourg, Daniel Cohn-Bendit, le coprésident du groupe Verts, a vivement dénoncé les «talibans néolibéraux qui règnent en Europe» et impo