Plus qu'un jour pour échanger les derniers billets en francs encore convertibles en euros. Et à la Banque de France, au croisement du boulevard Raspail et de la rue de Sèvres (VIe arrondissement de Paris), mieux vaut être patient. «C'est trois heures d'attente, minimum», prévient d'emblée la sécurité, au bout de l'interminable queue le long du trottoir.
«C'est scandaleux qu'il n'y ait qu'une seule banque à Paris qui réalise ces opérations, s'insurge une dame. Et pourquoi avoir fixé une limite de dix ans pour échanger ses billets ? Les autres pays ne font pas ça.»
D'autres pointent une communication tardive et imprécise. «C'est anormal, explique Joëlle, qui vient d'échanger 400 francs. J'ai appris avant-hier à la télévision que c'était la dernière semaine pour échanger ses francs. Faire deux heures de queue pour ça, si j'avais su je ne serais pas venue. Franchement, un seul guichet pour tout Paris ? On se moque du monde.»
Une aubaine pour les collectionneurs
Tout le monde ne perd pas son temps. Profitant du désarroi ambiant, Thomas, sweat capuche et banane en bandoulière, fait ses affaires. «J'achète les billets moins cher aux gens qui en ont marre d'attendre et je fais une plus-value le lendemain. Par exemple, j'échange 50 francs contre 5 euros, et ça marche.»
Un peu plus loin, des numismates guettent aussi la bonne affaire, acquièrent des billets ou des pièces d'époque, souvent à prix cassés. «J'ai acheté un billet de 10 000 francs surchar