Effet ricochet pour le secteur bancaire européen. Hier, l’agence de notation Moody’s a mis sous surveillance négative les notes de 114 banques européennes et parmi les plus importantes. Si les italiennes et les espagnoles sont les plus concernées, avec respectivement 24 et 21 groupes financiers placés en observation, 10 françaises, dont la BNP, la Société générale, le Crédit agricole ou Natixis, sont également dans le collimateur.
Contretemps. Moody's tire là les conséquences de la salve d'avertissements récemment adressée aux Etats européens, dont la France. «La notation des banques est structurellement liée à celle de l'Etat dans lequel elles ont leur siège, relève Cyril Meilland, analyste chez Cheuvreux (groupe Crédit agricole). Les agences considèrent que les grands établissements bancaires bénéficient de la garantie implicite de leur Etat d'appartenance, tenu en cas de défaut de protéger l'épargne de ses concitoyens. Par ailleurs, la conjoncture économique et la liquidité bancaire restent des points sombres. Néanmoins, Moody's intervient un peu à contretemps, la situation des banques s'étant nettement améliorée depuis six mois.»
Prises à la gorge l’été dernier par le retrait massif des fonds monétaires américains des marchés européens, les banques françaises ont de fait amorcé un vaste mouvement de restructuration. Le renforcement du matelas de capitaux propres exigé par le régulateur dans le cadre de Bâle 3 et l’électrochoc provoqué par