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portrait

Bernard Maris. Fais sauter la banque !

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L’économiste antilibéral et pédago de «Charlie Hebdo» débarque au conseil général de la Banque de France.
publié le 17 février 2012 à 0h00

Onc' Bernard, au conseil général de la Banque de France (BDF) ? Non, tu déconnes ? Si, si, je t'assure ! L'économiste alter, le chroniqueur antilibéral de Charlie Hebdo et de France Inter, le flingueur pédago de la bêtise monétariste, celui qui pense qu'il faut que la France et l'Europe fassent défaut pour engager l'épreuve de force avec les marchés, siège depuis le début de l'année au conseil d'administration de la finance nationale.

Bon, d’accord, depuis l’euro, la Banque centrale européenne (BCE) a pris les manettes et le pouvoir a migré de Paris à Francfort. Mais cela reste un peu comme si Jesse James devenait DG de la Wells Fargo, comme si Brigitte Bardot se lovait dans une fourrure de bébé phoque, ou comme si José Bové finissait DRH chez Monsanto.

L'affaire débute en décembre. Jean-Pierre Bel, nouveau président PS du Sénat, contacte Bernard Maris. Ils se connaissent un peu, se ressemblent un brin. Ils sont tous deux originaires de Toulouse et vénèrent leurs pères résistants. Ils se sont succédé sur les bancs de la même fac de droit. Politiquement, ils étaient déjà proches, malgré les cinq années qui les séparent. Maris était au PSU quand Bel animait les CAL, les comités lycéens. Mais, Maris tombe de la lune quand Bel lui propose de rejoindre l'hôtel de… Toulouse, le siège de la BDF. Il s'apprêtait à lui recommander des amis plus académiques, Michel Aglietta, Dominique Plihon. Pourtant, il ne tarde pas à accepter, scandant la promotion inattendue d'un reconnaissa