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Libération

L’alliance ou l’indépendance

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publié le 17 février 2012 à 0h00

En 1999, les deux constructeurs tricolores avaient presque la même taille, avec environ 2,5 millions de voitures chacun. Renault s’est développé via une boulimie de rachats et de partenariats, avec le japonais Nissan, le roumain Dacia, le coréen Samsung Motors, le russe Avtovaz (Lada), et enfin l’allemand Daimler (Mercedes) en 2010. Résultat : avec 8,03 millions de voitures vendues, l’alliance Renault-Nissan s’est hissée l’an dernier au troisième rang mondial, derrière General Motors et Volkswagen. Loin devant PSA et ses 3,6 millions de véhicules. Lequel a préféré miser sur la croissance interne et les partenariats ciblés (moteurs avec BMW et Ford, 4 x 4 avec Mitsubishi, etc.).

Sauf que l’alliance a surtout profité à Nissan. Malgré l’ajout de ses filiales étrangères, Renault est, avec 2,7 millions de voitures, beaucoup plus petit que PSA. Focalisé sur ses partenariats et le low-cost, il a laissé décliner dangereusement son cœur de gamme : les ventes de Renault «classiques» ont baissé de 10% depuis 1999, alors que celles de Peugeot-Citroën ont bondi de 40% ! Chez PSA, on souligne aussi que Renault risque de perdre son indépendance technologique à force de se partager le travail avec Nissan et maintenant Mercedes. Sauf que cette stratégie permet à Renault de réduire à la fois ses coûts et ses frais de recherche. Alors que le poids moyen PSA vient de décider, faute de cash, de retarder des investissements. Son PDG, Philippe Varin, répète qu’il est ouvert à des rapprochements. Ma