Avec plusieurs ministres catholiques à des postes clés, le gouvernement italien de l’économiste Mario Monti, avait été hâtivement décrit comme un cabinet ami du goupillon… L’ancien commissaire européen vient de montrer qu’il était plus sensible à l’orthodoxie budgétaire qu’à l’obole de Saint-Pierre. Le président du Conseil a en effet annoncé, mercredi, qu’il s’apprêtait à taxer une partie des biens immobiliers de l’Eglise. Précisément tous ceux qui ont une fonction totalement ou partiellement économique.
Restent exemptés de l'impôt foncier «les immeubles dans lesquels se déroulent une activité exclusivement non commerciale»,comme les paroisses ou les oratoires. Pour l'Italie, qui est liée par un concordat avec l'Eglise catholique, il s'agit d'une petite révolution fiscale autant que laïque. D'autant que le Saint-Siège n'a pas été averti préalablement de la décision. Certes, après l'arrivée au pouvoir de Mario Monti, les pressions de la presse et d'une partie de l'opinion publique pour que l'Eglise soit également mise à contribution en ces temps de sacrifices budgétaires avaient poussé, il y a trois mois, le cardinal Angelo Bagnasco, président de la conférence épiscopale italienne, à lâcher : «L'Eglise ne demande pas de traitement de faveur, ajoutant frauder le fisc est un péché.» Mais depuis, le gouvernement Monti semblait avoir d'autres priorités. Même si, en octobre, l'Union européenne avait ouvert sur cette question une procédure d'infraction con