Le groupe privé PSA est bien plus «made in France» que l'ex-régie Renault, contrôlée à 15% par l'Etat. L'an dernier, PSA a fabriqué 37% de ses véhicules et 85% de ses moteurs en France, contre 23% et 29% pour Renault. Lequel a transféré un tiers de sa recherche et développement dans les pays à bas coûts, tandis que la quasi-totalité des ingénieurs de PSA sont restés dans l'Hexagone. Cela s'explique par le positionnement de Renault (le low-cost est impossible en France), mais aussi par la personnalité de Carlos Ghosn. Chasseur de coûts et «citoyen du monde», il a largement délocalisé, ne gardant en France que le haut de gamme et les utilitaires. Alors que la famille Peugeot, qui contrôle PSA, est restée attachée à son pays et à son berceau de Sochaux (Doubs), où Peugeot est né en 1896.
Mais les choses changent des deux côtés. Avec la crise, PSA souffre d'une «base de coûts élevée» à cause de sa forte «production réalisée en France», a prévenu mercredi Philippe Varin. Lequel cherche à réduire l'écart avec Renault, notamment pour les petites voitures à faible marge. Jugeant que des «réductions de capacité sont inévitables en Europe», il a laissé planer la menace d'une fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à partir de 2014, comme le redoutent les syndicats. De son côté, Ghosn a infléchi sa politique, sous la pression de l'Etat. La production de Renault en France (qui reste deux fois inférieure à celle de PSA) a lé