C'est l'arme fatale de Renault. Lancée en 2004 avec la Logan dans le scepticisme général, la gamme de modèles à bas coûts (citadine Sandero, 4x4 Duster, etc.) a vu ses ventes quadrupler en cinq ans, pour atteindre 813 000 unités en 2011. Surtout, malgré leur petit prix, ces voitures sont des vaches à lait : avec plus de 6% de marge, c'est «la gamme la plus profitable de l'entreprise, numéro 1 !» s'est félicité hier Carlos Ghosn. La croissance devrait continuer sur les chapeaux de roues, soutenue par deux nouveaux modèles (monospace et utilitaire) fabriqués dans la nouvelle usine marocaine de Tanger (Libération du 10 février), inaugurée la semaine dernière. Et Renault va désormais «labourer» ce terrain fertile avec un projet de voitures «ultra low-cost» (à partir de 2 500 euros), qui seront lancées en Inde.
Longtemps réticent, PSA ne lancera sa future low-cost qu'à la fin de l'année, au plus tôt. Car son PDG, Philippe Varin, ne jure que par la «montée en gamme», avec sa berline Peugeot 508 ou la ligne DS lancée par Citroën. Il commence à en récolter les fruits : la part des modèles «premium», chers et rentables, est passée, en l'espace d'un an, de 13 à 18% des ventes. Cette stratégie prendra du temps et comporte des risques, vu l'écrasante domination des Allemands sur ce créneau. Mais PSA s'en sort mieux que Renault, qui n'a «pratiquement pas de haut de gamme» et perd de l'argent avec, comme l'a reconnu hier Carlos