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Libération
Interview

«L’Europe a sous-estimé les difficultés grecques»

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Crise . Pantelis Kapsis, porte-parole du gouvernement :
publié le 18 février 2012 à 0h00

Les ministres des Finances de la zone euro doivent se retrouver lundi à Bruxelles pour examiner si les conditions sont - enfin - réunies en vue d’allouer une nouvelle aide à Athènes. Mais l’Allemagne, la Finlande ou encore les Pays-Bas mettent la pression jusqu’au bout sur la Grèce. Echaudés par le retard pris par les réformes, ces pays craignent de délier une nouvelle fois les cordons de la bourse et de voir les promesses faites par Athènes voler en éclats après les élections législatives d’avril. Au risque de précipiter la Grèce vers le défaut de paiement. Pantelis Kapsis, ministre d’Etat et porte-parole du gouvernement grec, se veut pourtant relativement optimiste.

Une réunion de l’Eurogroupe se tient lundi. Êtes-vous certain que l’aide financière à la Grèce y sera débloquée ?

Nous nous attendons à ce qu’elle le soit.

Qu’a-t-il manqué pour l’obtenir plus tôt ?

Certains pays mettent en doute la capacité de la Grèce à appliquer les mesures votées. C’est injuste, car nous avons fait beaucoup de choses. Si le résultat n’est pas très visible, c’est que la Grèce est dans une cinquième année de récession consécutive. Le déficit structurel a baissé beaucoup plus qu’il n’y paraît. Il est de 2,4%, le reste est dû à la récession.

L’objectif d’une dette ramenée à 120% du PIB en 2020 sera-t-il atteint ?

On parle aujourd’hui de 129%, chiffre qui prend en compte certaines hypothèses. Cette révision est due aux mauvais chiffres de la croissance, pas seulement en Grèce mais dans toute l’Europe. Il est par ailleurs illusoire de prévoir avec autant de précision ce qui se passera d’ici à 2020.

Les mesures d’austérité adoptées sont-elles bonnes pour le pays, ou n’ont-elles été adoptées que sous la pression des créanciers ?

Le problème, ce n'est pas les mesures en tant que telles, dont la plupart sont positives pour l'économie. Le problème est qu'on n