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Libération

L’Espagne se raidit contre la flexibilité

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Manifs . Des centaines de milliers de personnes ont défilé hier contre la réforme du marché du travail.
publié le 20 février 2012 à 0h00

«Inefficace pour l'économie et inutile pour l'emploi.» C'est le slogan choisi par les syndicats espagnols pour s'opposer à la réforme du marché du travail, entrée en vigueur la semaine dernière par décret-loi et considérée par ses détracteurs comme un «changement radical de modèle, dans un sens ultralibéral».

A peine née, cette réforme a poussé hier des centaines de milliers de personnes dans les rues de Madrid, Barcelone et Valence. «Je n'ai pas besoin de sexe, le gouvernement me baise tous les jours», dit cette vaste banderole brandie dans les rues de la capitale, près de la place de Cibeles. «Je veux m'opposer au futur noir qui se dessine pour mes enfants», témoigne un quadra, employé dans une PME de matériel de construction. Candido Mendez, le leader de l'Union générale des travailleurs (UGT), voudrait convaincre qu'il est encore temps de corriger le tir : «S'il n'y a pas de rectification, la clameur de la protestation va augmenter ; cette réforme est un coup de poignard pour les classes moyennes.»

«Rigides». Large vainqueur des législatives de novembre, réélu triomphalement ce week-end à la tête du Parti populaire, le conservateur Mariano Rajoy n'a toutefois aucune intention de revenir en arrière : «Cette réforme est juste, bonne et nécessaire pour l'Espagne.» De son point de vue, sa vertu est double : d'une part, elle satisfait Bruxelles et les marchés financiers, qui exigent la dynamisation d'«un