Les ouvriers de Florange font leur entrée dans la campagne. «Au moins jusqu'au 6 mai. Après, ce ne sera pas fini, mais on risque de nous oublier», concède Edouard Martin, le charismatique leader de l'intersyndicale. En campagne contre Mittal, Sarkozy et le directeur de leur site, les ouvriers veulent frapper fort et jouer à fond la médiatisation.
Hier matin, près de 200 sidérurgistes ont envahi la salle de réunion du comité directeur. Sans résistance ni violence : «On veut montrer qu'on est responsables, qu'on ne veut pas dégrader notre outil de travail.» Averti depuis plusieurs jours par les syndicats, le directeur, Thierry Renaudin, a eu la bonne idée d'être absent. «Bienvenue chez nous, bienvenue chez vous !» tonnent les leaders syndicaux à l'adresse de leurs troupes, mais aussi des nombreux journalistes.
Tentes. L'intersyndicale (CFDT-FO-CGT-CGC) revendique sa ferme intention de rester tant que le groupe n'aura pas annoncé le redémarrage d'au moins un des deux hauts-fourneaux. Une occupation symbolique qui, pour l'instant, n'affecte pas la bonne marche du site. En début d'après-midi, devant les bureaux de la direction, se dresse «un village des indignés», quelques tentes prêtées par la mairie. «Tout ce qui est possible de faire, nous le faisons. On ressent une très grande inquiétude, une vraie colère. C'est la première fois depuis les conflits de la fin des années 70 que nous voyons une telle mobilisation», expl