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Libération

Les salaires des patrons connaissent aussi la crise

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publié le 21 février 2012 à 0h00

Flegmatique, un brin arrogant, Rodrigo Rato a du mal à avaler la couleuvre : jamais le président de Bankia (une des principales caisses d’épargne espagnoles) n’avait pu imaginer que ses émoluments puissent un jour chuter de façon aussi brutale. En 2012, son salaire va passer de 2,3 millions à 600 000 euros, soit une chute de 74% si on prend en compte ses primes. Le patron de Catalunya Caixa, Adolf Todó, a dû pareillement blêmir lorsqu’il a appris qu’il gagnera cette année 300 000 euros, au lieu des 1,5 million d’euros habituels.

Présidents, directeurs généraux et conseillers délégués, tous sont logés à la même enseigne : ceux travaillant pour des caisses d'épargne ayant reçu des aides publiques (comme Bankia) voient leurs salaires plafonnés à 600 000 euros ; ceux évoluant dans des entités nationalisées pour avoir enregistré des pertes colossales (notamment du fait de l'effondrement immobilier, telle Catalunya Caixa), ne pourront pas empocher plus de 300 000 euros par an. L'auteur de ce coup de massue est un «ancien» de Lehman Brothers, ministre de l'Economie depuis décembre, Luis de Guindos. Cette mesure s'inscrit dans un vaste plan d'assainissement des «actifs toxiques» des banques exigé par Bruxelles. Des établissements auxquels le ministre de l'Economie a demandé de provisionner 50 milliards d'euros. Certes, nombre d'analystes et de consultants estiment que les salaires de dirigeants ayant «si mal géré leur entreprise demeurent excessivement élevés». Il n'empêche