Michel Freyssenet est directeur de recherche au CNRS et cofondateur du Gerpisa, groupe d'étude sur l'industrie automobile. Il analyse les enjeux du rapprochement annoncé entre PSA Peugeot Citroën et l'américain General Motors.
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La fusion entre Peugeot et Citroën, en 1976, a été difficile à digérer pour le groupe. Ce n'est que tardivement qu'il a réussi à faire partager les mêmes plate-formes - c'est-à-dire la partie non visible de la voiture - à ses deux marques, pour réaliser des économies d'échelles. De plus, les difficultés de la fusion ont longtemps dissuadé le groupe de construire des alliances fortes avec des groupes étrangers. Il a plutôt fonctionné sur des coopérations ponctuelles avec d'autres constructeurs.
Cette façon de faire est économe en moyens et profitable, mais au bout d'un moment les économies réalisables plafonnent. La crise et la stagnation du marché automobile européen ont rattrapé le groupe, qui doit trouver impérativement de nouvelles sources d'économies d'échelle. Il est maintenant largement distancé et concurrencé par Volkswagen qui a su mener la même stratégie, mais depuis plus longtemps et avec beaucoup plus de rigueur.
Que peut apporter GM à PSA, et réciproquement ?
En réalité, le rapprochement qui se profile est plutôt entre PSA et Opel, qui dépend de GM Europe. Cette alliance est pertinente et aurait pu avoir lieu il y a longtemps. Opel et PSA restent très centrés sur l'Europe et sont présents to