Alors qu’avec le «sauvetage» du pays, le commun des Grecs - salarié, retraité ou petit commerçant - voient plonger ses revenus et s’envoler ses impôts, deux institutions restent intouchables : l’Eglise orthodoxe et le clan des armateurs. Le plus grand mystère entoure le patrimoine de l’une et les revenus des autres. Et pour cause. Bénéficiant du statut de religion officielle non séparée de l’Etat, l’orthodoxie fait rémunérer son clergé par les fonds publics à hauteur de 230 millions d’euros par an. En échange, elle devait verser 35% du montant des dons récoltés dans les églises. Mais cette obligation a été supprimée en 2004 par une loi votée par les socialistes (Pasok).
Peu après, la droite (ND) a supprimé une taxe de 10% sur les revenus provenant de la location de terres ou d’infrastructures : aujourd’hui, tous les bâtiments liés aux activités de culte sont exemptés de taxe foncière. Cela concerne les églises, monastères et les œuvres de charité telles que les maisons de retraite ou les centres de distribution de nourriture.
Popes. Le reste des activités commerciales est imposé plus ou moins normalement avec quelques exemptions de TVA, mais, faute de cadastre, personne ne connaît vraiment la véritable étendue du parc immobilier ni celle du portefeuille financier. Un député de gauche s'est ainsi étonné que l'Eglise ait payé, en 2010, quatre fois moins d'impôts que dix ans auparavant. A cela, le Saint-Synode répond que sa fortune s'élève à 700 millions d'euros,