Les ouvriers d’ArcelorMittal de Florange ont décidé d’attaquer là où ça fait mal : au portefeuille. Après avoir symboliquement occupé, lundi, la salle de réunion de la direction et décidé de camper sur la pelouse du site, ils ont décidé hier de bloquer les sorties de produits finis. Près de 250 salariés ont pris possession du bureau général des expéditions, passage obligé de tous les camions qui sortent du site. Les ouvriers comptent se relayer pour empêcher tout mouvement jusqu’à nouvel ordre, y compris la nuit.
Ils réclament toujours le redémarrage d'un des deux hauts fourneaux. Cette action programmée depuis plusieurs jours intervient en même temps qu'un comité central d'entreprise (CCE) au siège français, à Saint-Denis, où la direction a indiqué acheter de l'acier au russe Severstal (60 000 tonnes) pour ses sites belge de Gand et allemand de Brême. «Il s'agissait d'un besoin de très court terme lié aux conditions hivernales difficiles», a justifié Hervé Bourrier, PDG d'ArcelorMittal France.
Un paradoxe qui fait bouillir les salariés. «Mittal préfère acheter des brames [immenses plaques d'acier, ndlr] à la concurrence, plutôt que de rallumer un des hauts fourneaux de Florange. Nos pires craintes sont confirmées, déclare Edouard Martin de la CFDT, à savoir que la mort du site de Florange est bien programmée. Ils essayent d'apaiser la situation en espérant tenir jusqu'à la fin de la présidentielle pour mieux nous tuer après. Il n'y a que les complices co