Pour la deuxième fois en trois ans, la zone euro, qui n'est pas encore sortie de la crise de la dette, va plonger en récession, en 2012. Quant à l'Union européenne, elle ne connaîtra qu'une croissance modeste cette année. Conformément aux attentes, les prévisions de la Commission de Bruxelles, rendues publiques hier, laissent présager une annus horribilis pour l'économie européenne.

Avec en toile de fond un débat qui risque de monter dans les prochains mois : jusqu’où peut-on recommander plus d’austerité aux Etats membres quand la récession lamine les recettes fiscales, alourdit la facture du chômage et met en échec la politique de rétablissement des comptes publics ?

Alors que la Commission tablait encore sur une croissance de 0,5% pour la zone euro en 2012, elle prévoit maintenant un repli de 0,3%. Huit des dix-sept Etats membres devraient voir leur PIB reculer cette année : c’est notamment vrai de la Grèce (-4,4%), du Portugal (-3,3%), de l’Italie (-1,3%) et de l’Espagne (-1%), durement touchés par la crise de la dette.

Certains pays réputés solides ne seront pas épargnés, comme les Pays-Bas (-0,9%). En France, la croissance du PIB sera limitée à 0,4%, soit quatre fois moins qu'en 2011 (1,7%). Elle devrait faire du surplace au premier semestre (-0,1% au 1^er trimestre, 0% au 2^e) avant de reprendre progressivement au deuxième (0,2% au 3^e et 0,2% au 4^e). L'Allemagne devrait faire de nouveau mieux que la France en 2012, avec 0