Parachuté à la tête du groupe BPCE - qui regroupe les Caisses d’épargne et les Banques populaires -, en mars 2009 après avoir été secrétaire général adjoint de l’Elysée, François Pérol répond aux critiques des politiques et insiste sur les changements profonds engagés dans les banques depuis trois ans.
Depuis mars, les candidats à la présidentielle, de droite comme de gauche, désignent ouvertement les banques comme les fauteurs de rigueur. Trouvez-vous ces attaques justifiées ?
Lorsqu'on s'en prend à la «finance sans visage»[en référence aux propos de François Hollande, ndlr], les 117 000 collaborateurs du groupe BPCE ne se sentent pas concernés. Nous avons un visage : c'est celui de la finance au service de l'économie. C'est ça, notre banque, qui s'appuie sur un modèle coopératif. Quand on récolte un euro en région, on réinvestit cet euro dans cette même région. Bien sûr, il y a eu des erreurs de faites dans le passé. Mais les banques françaises sont loin d'incarner les banques casinos, vilipendées à juste titre par l'opinion. S'ajoute à cela un phénomène de persistance rétinienne. Car les banques françaises se sont beaucoup transformées depuis trois ans.
Malgré la crise, la plupart des banques affichent des bénéfices confortables…
Avoir des entreprises rentables ne devrait pas être un problème ! Quand j’ai pris la responsabilité du groupe en 2009, il était en perte. Ce n’est plus vrai aujourd’hui, et j’en suis heureux. Si cela n’avait pas été le cas, cela me serait à juste titre reproché. Donc oui, le groupe BPCE a terminé l’année 2011 sur un profit de 2,647 milliards d’euros. En baisse tout de même de 27% par rapport à l’année précédente, ce qui témoigne à la fois des mauvaises conditions de marché et surtou