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Libération

La Deutsche Bank délaisse son assurance sur la mort

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publié le 25 février 2012 à 0h00

La Deutsche Bank fait finalement marche arrière… La première banque allemande vient d’annoncer que ceux qui le désirent, parmi les 10 000 investisseurs ayant souscrit au fonds Kompass Life 3, pourront récupérer leur capital. Le fonds créé en 2007 pèse 200 millions d’euros et arrive théoriquement à échéance en 2015. Mais, depuis des mois, les critiques se multiplient outre-Rhin contre ce fonds spéculant sur l’espérance de vie de 500 Américains âgés de 72 à 85 ans.

Kompass Life 3 est un produit peu banal. Contrairement à ses frères Kompass Life 1 et 2 (500 millions d'euros investis), ce fonds ne spécule pas sur des contrats d'assurance-vie mais sur la seule espérance de vie d'un groupe d'Américains volontaires, rémunérés et s'étant engagés à ouvrir leur dossier médical. Plus leur décès survient vite, plus les gains sont élevés. «Ce produit est difficilement conciliable avec nos valeurs, notamment dans le domaine du respect de la dignité humaine»,dénonce la fédération allemande des banques privées BDB. «C'est un jeu macabre sans le moindre caractère d'investissement», insiste Me Tilman Lange, qui défend 30 petits porteurs.

Mais ce n'est guère la morale qui motive la fronde des investisseurs. Kompass Life 3 s'est surtout avéré peu rentable. Trop de personnes du groupe test vivent plus longtemps que prévu… Certains investisseurs estiment que la Deutsche Bank a basé ses perspectives sur des statistiques trop anciennes. L'espérance de vie des Américains s