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interview

Essence : la taxe flottante «faisable, mais compliquée»

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Le prix moyen du litre de super sans plomb 95 a grimpé vendredi à un niveau record de 1,60 euro. (Photo Fred Tanneau. AFP)
publié le 28 février 2012 à 16h05

Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières, réagit aux propositions de François Hollande, qui souhaite bloquer pendant trois mois les prix de l'essence et réintroduire une TIPP flottante. (Photo DR)

Comment réagissez-vous à l'idée d'un blocage des prix de l'essence ?

Il y a deux façons de faire cela : soit imaginer que l'Arabie Saoudite vende son pétrole moins cher à la France qu'aux autres pays ; soit forcer les opérateurs à vendre à perte. Cette proposition veut dire qu'il faudrait ne pas travailler au prix de marché du pétrole. Alors que les marges du secteur des carburants sont très faibles : du côté du raffinage, elles ne couvrent pas les coûts ; du côté de la distribution, elles sont de l'ordre de 1 centime d'euro au litre en moyenne. Les prix hors taxes en france sont parmi les plus bas d'Europe.

Pas de marges, mais Total réalise pourtant des profits records...

Total paye des taxes dans les pays producteurs. Et puis, les multinationales ne représentent que 15% de la production de pétrole, qui reste dominée par les compagnies d'Etat.

Quelles seraient les conséquences d'un blocage des prix ?

Je pense que le secteur s'arrêterait. Des entreprises cesseraient leur activité pendant les trois m