Ils refusent de voir leurs emplois s’envoler en Grèce. Le syndicat d’hôtesses et stewards SNPC a déposé hier un préavis de grève pour aujourd’hui à Air Méditerranée et un rassemblement de protestation est prévu à 14 heures devant le siège de la Direction générale de l’aviation civile. Les salariés s’opposent au transfert en Grèce de six des dix avions de cette compagnie charter française et aux 85 suppressions d’emplois de navigants sur 362 salariés. Une cinquantaine devraient bénéficier de départs volontaires, mais, pour les autres, les lettres de licenciement vont bientôt arriver.
Cette délocalisation pure et simple est une première dans l'aérien. «On met des salariés au chômage et on les remplace par des Grecs, parce qu'ils sont moins chers, en profitant de la souffrance de ce pays», s'indigne Denis Roumier, délégué du Syndicat national des pilotes de ligne. D'autant que la direction a proposé aux salariés des reclassements dans sa filiale grecque avec des salaires en baisse de 30%. Soit 900 euros par mois au lieu de 1 200 pour une hôtesse. «Alors que les salaires chez Air Med étaient déjà les plus bas de France, on demande à des femmes qui ont une maison et des enfants de tout plaquer pour gagner encore moins. C'est se moquer du monde !» lâche Didier Foussat, du SNPC.
«Nous avons l'obligation légale de proposer des reclassements internes là où il y a des postes à pourvoir. J'ai conscience que c'est inhumain, mais c'est la loi», explique le PDG et