Elle s'est présentée tout habillée de noir, petite jeune femme menue encore sous le choc de la perte de son compagnon, Jérémy Buan, jeune cadre supérieur à la Poste qui s'est suicidé mercredi. Il s'est jeté du 4e étage du bâtiment de la Poste centrale à Rennes. Elodie a tenu à témoigner, deux jours plus tard dans les locaux de la CFDT, pour réagir aux propos de la direction régionale de la Poste qualifiant d'«incompréhensible» le geste du jeune homme. Et aussi pour que «cela ne se reproduise plus».
«Opprimant». Devant les caméras et les micros, elle a lu, d'une voix ténue, des extraits de la lettre que Jérémy, 28 ans, lui a laissée le matin du drame. «Le travail que j'effectue chaque jour ne semble pas être apprécié, écrit-il. Je suis remis en cause en permanence. Depuis que je suis passé cadre, j'ai cherché en vain à réussir, me former, écouter. Rien ne semble y faire. Cela a engendré un manque de confiance terrible avec une anxiété permanente. Je préfère ne pas vivre dans un tel contexte opprimant. J'ai tout pour être heureux, une femme aimante, une fille adorable. Mais toute cette anxiété professionnelle a pris le pas sur ma vie privée.»
Au côté d'Elodie, un délégué CFDT-la Poste, Yohann Ménard, prend le relais, exhortant l'entreprise à «regarder de très près ce qui se passe».«La Poste change, explique-t-il, avec un turnover important de managers, un manque d'encadrement et de suivi, et ce