Le dossier dont Augustin de Romanet est le moins fier, c’est Dexia. En privé, le directeur de la Caisse des dépôts le reconnaît : les 2 milliards d’euros que l’établissement a apporté à l’automne 2008 pour recapitaliser la banque franco-belge sont irrémédiablement perdus. Aujourd’hui, Dexia est en train d’être démantelée, et son principal actionnaire n’a aucune chance de retrouver sa mise de départ. Seule consolation, cela aurait pu être pire.
Promesse. Ces derniers mois, l'Etat a exigé, en vain, que la Caisse prenne de nouveaux engagements dans Dexia qui, cette fois, auraient risqué de la couler.
A la décharge de Romanet, le dossier Dexia était déjà bien mal engagé quand il a pris ses fonctions, en avril 2007. Et les relations entre les deux entreprises fort compliquées. Historiquement, Dexia est une ancienne filiale de la CDC (sous le nom de Caisse d’aide à l’équipement des collectivités locales, CAECL) qui a pris son autonomie par la force dans les années 80.
A l’époque, Pierre Richard, le fondateur de Dexia, s’était appuyé sur le ministère des Finances et le Trésor qui voulaient voir diminuer le poids de l’institut de la rue de Lille. Pendant des années, une sourde hostilité a régné entre Richard et les dirigeants successifs de la Caisse. Et jamais ses représentants n’ont pu s’opposer à la folle stratégie de la banque, engagée à partir des années 2000.
A l'automne 2008, en pleine crise financière, quand Dexia n'arrive plus à se refinancer sur les marchés, c'