Le 29 janvier 2012, Nicolas Sarkozy annonçait une hausse du taux standard de TVA de 19,6% à 21,2%. Il prédisait que la hausse de la TVA n'aurait pas d'impact sur les prix («une hausse des prix ? Je vous l'ai dit, je n'y crois pas»). Il appuyait sa démonstration sur deux éléments : d'une part, une hausse similaire de la TVA en janvier 2007 en Allemagne n'avait pas entraîné d'augmentation des prix ; d'autre part, l'intensité de la compétition limiterait le transfert de la hausse de la TVA vers les prix.
Le premier argument correspondait à un pur mensonge factuel. Alors que les prix à la consommation en Allemagne n’avaient progressé que de 1,7% en 2006, ils ont cru de 2,3% en 2007 et de 2,7% en 2008. Curieusement, le second argument ne fut pas immédiatement remis en cause. Il semblait respirer l’évidence. Pour emporter la conviction, le président-candidat, joignant le geste à la parole, poussait ses paumes ouvertes vers le bas, comme pour représenter l’impact de la pression concurrentielle sur les prix. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’Augustin Landier, professeur à l’Ecole d’économie de Toulouse, révélait à ses collègues la supercherie de cet argument. Il contredisait un résultat de base de la théorie économique : dans un environnement concurrentiel, la répercussion de la hausse de la TVA sur les prix ne peut être que de 100%. En effet, dans un monde concurrentiel, le prix de vente perçu par le producteur est égal à son coût moyen de production si bien qu’une f