Menu
Libération

Outre-Rhin, les salariés veulent aussi du profit

Article réservé aux abonnés
Social. Avec des bénéfices records en Allemagne, les métallos réclament 6,5 % d’augmentation.
publié le 6 mars 2012 à 0h00

La saison des négociations salariales vient d'ouvrir en Allemagne, et elle s'annonce rude pour les patrons. Après des années de modération sur la fiche de paie, les Allemands seront gourmands cette année… IG Metall, le puissant syndicat de la métallurgie, retrouve le patronat ce matin à Stuttgart avec une revendication de taille : 6,5% d'augmentation pour les 3,4 millions de salariés de la branche. L'économie allemande a connu deux années de forte croissance (+ 3,6% en 2010 ; + 3% en 2011). Mais les salaires (+ 2% en 2011) ont, en moyenne, progressé moins vite que l'inflation (+ 2,3%). «Les salariés ont été patients. En partie parce que nous avions spéculé sur une crise de plus longue durée lors des dernières négociations, en 2008. Mais les entreprises ont réalisé en 2010 et 2011 des bénéfices records et les salariés veulent maintenant leur part du gâteau !» explique Berthold Huber, le président d'IG Metall.

Intérim. Pour le patronat, pas question de céder plus que 3%. D'autant qu'IG Metall réclame également que les comités d'entreprise aient leur mot à dire avant l'embauche d'intérimaires. «Politiques et patrons nous ont présenté le recours à l'intérim comme un moyen de déréguler le marché du travail, s'insurge Berthold Huber. En fait, ça a été pour le patronat un moyen de faire pression sur les salaires. On s'est moqué de nous.» A travail égal, un intérimaire gagne en moyenne 1 000 euros de moins par mois dans la métallur