Chez Ikea, l'espionnage des salariés était généralisé, et la direction était parfaitement au courant. C'est ce qui apparaît à la lecture de mails publiés, lundi soir, par Mediapart. Jean-Louis Baillot, ex-directeur général d'Ikea France, et Claire Héry, ancienne DRH, sont cités par le site d'information échangeant avec Jean-François Paris, le responsable de la gestion du risque, à propos d'une enquête menée sur une salariée, Virginie Paulin, soupçonnée d'abuser d'un arrêt maladie. Un cas qui vient s'ajouter à ceux de fichage déjà révélés par le Canard enchaîné et le syndicat Force ouvrière qui ont entraîné le dépôt d'une plainte ainsi que l'ouverture d'une enquête judiciaire (Libération du 2 mars).
Abus. L'histoire de Virginie Paulin, ancienne directrice adjointe du département communication et aménagement d'Ikea, est édifiante. Après dix ans au sein de l'entreprise, elle tombe malade (une hépatite C) et est arrêtée toute l'année 2008. Avec l'accord de son médecin, et de l'assurance maladie, elle part se reposer à Essaouira, au Maroc. Mais la direction d'Ikea soupçonne des abus. Jean-François Paris demande alors à Jean-Pierre Fourès, un détective privé, d'obtenir des preuves de ses voyages au Maroc. Ce qui est fait. Il transmet alors les informations à sa direction, qui ne cache pas son plaisir. «Excelle