La nouvelle n’a rien fait pour dissiper la morosité ambiante. La voiture de l’année - prix qui marque l’ouverture du salon de Genève - est un flop commercial : l’heureuse élue, l’hybride Chevrolet Volt (Opel Ampera en Europe), ne s’est vendue qu’à 7 600 exemplaires l’an dernier. Ce qui a forcé l’américain General Motors (GM) à suspendre, vendredi, la production pendant six semaines, en attendant que la voiture se vende. Tout un symbole.
Dans les allées, les sonos assourdissantes et les présentations sur écran géant ne parviennent pas à camoufler la crise. Elle inquiète tous les patrons réunis sur les rives du lac Leman. «Nous commençons le printemps automobile dans la tourmente», prévenait un porte-parole du numéro 2 mondial, Volkswagen, en préambule de sa conférence. «L'Europe doit certainement être évaluée de manière très critique», avait estimé la veille le patron du groupe, Martin Winterkorn. «La situation nous inquiète d'une certaine façon, puisque l'année n'a pas très bien démarré», ajoute le numéro 2 de Renault, Carlos Tavares.
Déprime. Et pour cause. Le marché français a plongé de 18% sur un an en janvier-février. En Europe, après des années de déprime, les ventes devraient encore chuter de 3 à 5% en 2012, et passer sous la barre des 13 millions de voitures. Dans ces conditions, personne ou presque ne gagne de l'argent. Ford prévoit de perdre au moins 380 millions d'euros cette année, tandis qu'Opel en a brûlé 450 rien qu'au