Air France-KLM s'enfonce dans la tourmente. Le groupe franco-néerlandais a replongé dans le rouge en 2011, avec un déficit supérieur aux attentes : 353 millions d'euros de pertes d'exploitation, et 809 millions de pertes nettes. «L'année a été difficile», a reconnu hier le PDG du groupe, Jean-Cyril Spinetta. Et 2012 s'annonce pire : les analystes s'attendent à un déficit d'exploitation de 458 millions d'euros. La direction prévoit une amélioration à partir de l'été, sous l'effet du plan de restructuration drastique lancé en janvier.

Bijoux. En attendant, le groupe perd tellement d'argent qu'il est obligé de vendre les bijoux de famille. Malgré la cession d'une partie de ses avions pour 875 millions, Air France-KLM a brûlé 333 millions de cash ! Ce qui a encore gonflé l'énorme dette (6,5 milliards). Le PDG a promis qu'elle n'augmenterait pas cette année. Pour y parvenir, le groupe vient de céder un nouveau morceau de sa participation (467 millions) dans la centrale de réservation Amadeus.

Jean-Cyril Spinetta a justifié ces pertes par le niveau «historiquement élevé» du pétrole. Il est vrai que la hausse du baril a coûté 904 millions d'euros l'an dernier à Air France-KLM. Sauf que les concurrents Lufthansa et British Airways-Iberia ont très bien réussi à l'absorber et affichent des résultats d'exploitation largement bénéficiaires. Ce qui souligne une nouvelle fois le déficit de compétitivité du groupe, et surtout d'Air France. La compagnie tric