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Analyse

Grèce : la dette s’estompe, la crise demeure

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Les créanciers privés ont accepté, à 83,5%, une décote de leurs titres. L’UE va déclencher son plan d’aide de 130 milliards d’euros.
publié le 10 mars 2012 à 0h00

En apparence, pas le moindre doute : le pire a été évité. Au terme de neuf mois de négociations internationales ardues, le gouvernement du Premier ministre grec Lucas Papademos évite une sortie de route financière incontrôlée. La Grèce de mars 2012 ne sera pas l’Argentine de 2001, lorsque Buenos Aires déclarait à la face du monde sa décision de ne pas rembourser le moindre peso que le pays devait au titre de sa dette publique.

A sa manière, la Grèce pourrait entrer dans les annales de l’histoire économique contemporaine, mais dans la catégorie des records : celui d’un pays qui a réussi la plus grosse opération de restructuration de dette publique jamais réalisée. C’est donc le soulagement à Athènes, du moins du côté du gouvernement. Ou encore à Bruxelles, Paris, Berlin, au siège du FMI à Washington ou à la BCE… Plombé par une dette publique de plus de 160% de son PIB, Athènes était à deux doigts de jeter l’éponge. Et de dire à ses créanciers qu’ils pouvaient tirer un trait sur leurs titres de dettes publiques grecques.

Effacement. 83,5% des banques, assurances et autres fonds d'investissements, tous éparpillés aux quatre coins du monde, ont accepté le deal de la dernière chance proposé par le gouvernement de Lucas Papademos : abandonner, sur la base du volontariat, 53,5% de la valeur de leurs titres, histoire d'éviter le cataclysme financier qu'aurait sans doute provoqué une faillite pure et simple du pays. Vendredi, l'accord entre Athènes et ses créanciers pr