Cette fois, la guerre du carbone a bien commencé. L'Union européenne a menacé la Chine de représailles si elle persiste à bloquer les commandes d'Airbus pour tenter de faire capoter la taxe carbone européenne sur la pollution aérienne. Bref, pas question de céder au chantage. Si la Chine, ou d'autres, «pénalisent des sociétés européennes, la Commission prendra immédiatement les mesures appropriées», a menacé, vendredi, la commissaire européenne chargée du Climat, Connie Hedegaard, au cours d'une réunion des ministres de l'Environnement de l'UE à Bruxelles.
Supplique. Le patron d'EADS, Louis Gallois, avait révélé la veille que la Chine a bloqué, en représailles à la taxe carbone, l'achat de 45 avions à sa filiale Airbus (10 superjumbo A380 et 35 longs courriers A330) dont la livraison était prévue à partir de 2013. Soit un manque à gagner de 6 milliards d'euros. D'où la supplique de Louis Gallois pour que la taxe soit abrogée : «L'Europe doit réfléchir à deux fois avant d'appliquer de manière unilatérale des décisions qui impactent toutes les compagnies aériennes mondiales», plaide-t-il. Sinon, «la conséquence va être des pertes d'emplois», a renchéri un porte-parole d'Airbus.
Entrée en vigueur le 1er janvier, la taxe carbone oblige les compagnies aériennes opérant dans l'UE, quelle que soit leur nationalité, à acheter chaque année l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2 pour lutter contre le réchauffement