Invité lundi soir de l'émission Paroles de candidat sur TF1, Nicolas Sarkozy a proposé la création d'un impôt pour les exilés fiscaux. Une idée déjà émise par Jean-Luc Mélenchon, et, affirment les socialistes, par Dominique Strauss-Kahn dès 2007. Si le principe fait consensus, la mise en pratique pourrait se révéler délicate. Explication.
Que propose Nicolas Sarkozy ?
Le président-candidat entend taxer les revenus du capital des Français expatriés «dans le seul but d'échapper à l'impôt» - et non de ceux qui «partent pour travailler, pour créer une entreprise». Ces évadés fiscaux devraient payer la différence entre l'impôt dont ils s'acquittent dans leur pays d'accueil, et celui qui aurait dû être perçu en France. Un seuil sera fixé, en sorte que seuls les «contribuables très aisés» soient concernés, a précisé l'entourage du président-candidat.
Combien cet impôt rapporterait-il ?
Difficile à dire, puisque l'évasion fiscale est, par définition, un phénomène opaque, et que l'assiette et le seuil de l'impôt restent à définir précisément. Nicolas Sarkozy a estimé, lors d'un colloque mardi, les recettes attendues à 500 millions d'euros. Pour Christian Saint-Etienne, professeur à l'université Paris-Dauphine, «cela représenterait quelques dizaines de millions d'euros».
Le changement serait-il de grande ampleur ?
Oui, dans la mesure où il lierait fiscalité et nationalité, ce qui n'est pour l'instant pas le cas. A l'heure actuelle, c'est, le plus souvent, le principe de territorialité qui prévaut : un Français est imposé par le pays dans leq